Page:Vicaire - L’Heure enchantée, 1890.djvu/133

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« Écoute ma promesse
Et donne-moi la main ;
Le prêtre, à la grand’messe,
Nous mariera demain ! »

La fontaine était blanche
Et rose tour à tour ;
Sur la plus haute branche,
Le rossignol d’amour,

Le rossignol sauvage
Disait l’enchantement
De vivre en esclavage
Aux pieds de son amant.

— Petite Madeleine,
Que mon cœur est joyeux !
J’ai vu la marjolaine
Qui fleurit dans tes yeux.

— « Combien je suis heureuse,
Mon chevalier si doux !
Voici votre amoureuse
Qui s’abandonne à vous.

Un mot, pour se connaître,
Suffit bien à vingt ans.
Quant à quérir le prêtre,
Ils n’ont pas eu le temps.