Page:Vicaire - L’Heure enchantée, 1890.djvu/155

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Quel chœur nuptial conduisent les Anges
Qui jadis berçaient Jésus dans ses langes ?

Tout effarouchée et le sein tremblant,
Madeleine marche en son manteau blanc.

Elle rit aux yeux, la jeune épousée,
Comme un églantier trempé de rosée.

Ses cheveux cendrés, ses beaux cheveux blonds,
Traînent maintenant jusqu’à ses talons.

Comme l’eau courante au milieu des saules,
On voit au travers ses fines épaules ;

En ses doigts mignons la rose a fleuri
Et son cœur malade est soudain guéri.

Elle a vu le Maître. Elle est consolée.
La cloche d’or sonne à toute volée

Et, comme au matin les oiseaux des bois,
Tous les Bienheureux chantent à la fois

— « Merveille d’amour, belle pénitente,
Foulez à jamais la nue éclatante.

« L’époux glorieux vous a pardonné ;
Votre front d’œillets sera couronné.

« Vos pieds fatigués, beaux comme la neige,
Suivront désormais le divin cortège.