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MERLIN


I


 
Merlin revient d’Écosse. Il a tant navigué,
Tant livré de combats et pris de citadelles,
Qu’à la fin, par Saint George, il se sent fatigué.

Mais dans le clair matin glissent des hirondelles
Et Merlin, par les bois, cueille la fleur d’oubli.
Son cœur, prêt à renaître, est loin des infidèles.

L’âge courbe son front, les veilles l’ont pâli.
Bah ! d’un jeune garçon il revêt l’apparence.
On dirait à le voir un écolier joli.

Tout rit. Le ciel est bleu, du bleu de l’espérance.
L’escarcelle au côté, la plume au chaperon,
Merlin est plus gaillard que le soleil de France.