Page:Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein - Mémoires de Madame la marquise de La Rochejaquelein, 1889.djvu/8

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La Rochejaquelein, malgré des améliorations dont je redirai après elle tout le mérite et l’étendue, n’en demeure pas moins, proprement et incontestablement, l’auteur des Mémoires. Soit qu’il s’agisse de la conception de l’ensemble et de la distribution des matières par chapitres ; soit qu’il s’agisse de la trame suivie de l’histoire ou du récit des combats, de la peinture des caractères et des détails anecdotiques, d’un bout à l’autre l’œuvre est de Mme de La Rochejaquelein. »

«… Sous ce nouvel habillement, non seulement toute la marche et la suite de la narration, mais presque toujours le coup de pinceau heureux, le mot vif et saillant, le trait piquant ou ingénu, appartiennent à la composition primitive. »

«… On a pu croire que M. de Barante avait eu à réunir des matériaux épars pour en faire un corps, des morceaux détachés pour en former un récit suivi : la vérité est qu’il y avait déjà un récit suivi, méthodiquement divisé, et qu’il ne s’agissait que de remplacer une rédaction déjà faite par une rédaction meilleure[1]. »

Cette étude est ainsi jugée par M. Beaussire : « Le travail auquel s’est livré M. Audinet, en collationnant minutieusement et d’un bout à l’autre les deux textes, est de nature à lever tous les doutes. Le manuscrit de Mme de La Rochejaquelein est assurément une œuvre authentique… l’auteur écrit au courant de ses souvenirs… L’ensemble se suit sans effort, et tous les détails sont aussi clairs que vivants… Ses deux manuscrits ne se bornent pas à quelques chapitres, comme le disait M. de Barante ; ils sont aussi étendus et aussi complets que l’œuvre publiée. J’ajoute que la jeune femme qui, au sortir de cette « guerre de géants », dont elle avait partagé toutes les vicissitudes, prenait la plume à vingt-six ans, l’emporte souvent, pour la justesse comme

  1. Mémoire de Mgr  Pie et Rapport de M. Audinet, présentés à la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1868-1869, t. XXXIII.