Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/492

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qu’ils ne sont pas. Furieux de l’affront que je recevais, je manquai à ma parole pour rimer quatorze vers sur ce sujet, et je les envoyai à mon ami ; mais je n’en gardai point copie, et ni ceux-ci, ni d’au-

en aucune façon sur leur liste, et si déjà ils m’y ont inscrit, à m’en voir absolument effacé. Vous savez que je ne cours guère après les honneurs, véritables ou faux; mais je ne veux pas non plus que l’on m’expose à rougir, et il y aurait pour moi une très-grande honte, non pas à me trouver en compagnie de tant de personnages considérables qne vous avez parmi vous, mais à m’y placer dans de telles circonstances et de telle manière. Enfin je ne consentirai jamais à me laisser introduire dans une société littéraire dont on a exclu des hommes tels que le comte Balbo et le cardinal Gerdil. Il y a mille autres raisons, et des plus fortes, que je pourrais alléguer, vous les connaissez, vous les sentez comme moi, et il est inutile de vous les écrire. Mais je pourrais par la suite me voir forcé de les mettre dans tout leur jour et de les rendre publiques, si vous ne m’obteniez pas ce que je désire. Si donc vous me tirez de l’embarras où je suis, et si vous arrivez à temps pour m’épargner la lettre d’avis, tout sera pour le mieux. Si je la reçois et qu’il me faille en accuser réception par une réponse directe, il me sera très-pénible de ne pouvoir en sortir sans recourir à des paroles et à des procédés aussi désobligeans qu’inutiles, si la chose a pu se faire à moins. Je passe à autre chose, et me dis, etc.

Florence, le 6 mars 1801.

Réponse de l’abbé. Mon très-cher ami, Je me doutais bien que vous n’apprendriez pas avec beau-