liorer autant qu’il est en nous nos relations sociales. Nous sommes tous de bonne foi, et si nous gravissons par des sentiers différents les pentes de la même montagne, nous devons tous nous retrouver au sommet. »
Cette indifférence vis-à-vis des diverses confessions religieuses est, d’après Roosevelt, une des principales caractéristiques de l’Américain. « L’Américain, dit-il quelque part, se distingue par ses idées larges, par son grand cœur et par une tolérance bienveillante envers toutes les religions. »
Dans le courant de l’année suivante, Mgr Carroll, en tournée de confirmation, vint à Frenchtown ; mon escorte de cavaliers le reçut à la gare et l’accompagna au presbytère. L’évêque parut agréablement surpris de l’air décidé et de l’attitude militaire de nos jeunes gens. La vue de notre église ne lui donna pas moins de satisfaction ; se tournant vers moi, il me dit en anglais : « Mais votre paroisse se présente fort bien, et votre église est plus grande que ma cathédrale ». Après la cérémonie, eut lieu le banquet de réception ; j’avais pour la circonstance invité les notables du pays, et comme ma maison était trop petite, on avait préparé le repas dans une maison plus spacieuse. Restait pour moi un problème à résoudre ; l’évêque, je l’ai dit, ne tolérait pour lui et ses invités aucune autre boisson que l’eau glacée ou des eaux minérales. Je ne pouvais pourtant pas condamner mes robustes paroissiens à faire si maigre chère ; je fis donc servir du vin rouge ordinaire ; la maîtresse de maison en offrit d’abord à Monseigneur qui remercia poliment. Pour moi, j’acceptai en disant : « Je suis un vieux Français ; je bois un peu de vin à mes repas, exactement comme je le faisais en France ». — « Et vous pouvez continuer, reprit l’évêque, grâce à un privilège spécial que je vous accorde. »