Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/220

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mourante, comment avez-vous pu venir à l’église ? — Vous me l’aviez commandé, et je devais obéir. »

La malade était parfaitement guérie. Le Père célébra la messe, admirant la foi de cette pauvre femme et la fidélité de Notre-Seigneur envers ceux qui ont confiance en ses promesses.


IV.

Civilisation des Cœurs d’Alêne.


Un des résultats les plus précieux de la civilisation chrétienne parmi les Cœurs d’Alêne fut de leur inspirer l’amour du travail et de l’agriculture. Cet art était complètement ignoré ou du moins fort peu apprécié des sauvages avant l’arrivée des missionnaires ; n’ayant aucune demeure fixe et passant une bonne partie de l’année à chasser le buffalo, ils ne trouvaient pas le temps de cultiver la terre. Maintenant il n’en est pas un qui ne cultive un champ de blé, un petit potager et qui ne possède son petit troupeau de chevaux et de vaches ; à la disette a succédé l’abondance, et par la vente du superflu, ils se procurent auprès des Blancs des vêtements, des armes, des outils et tout ce dont ils ont besoin. Ils reconnaissent qu’ils doivent cette prospérité aux missionnaires et ne manquent aucune occasion de leur témoigner leur gratitude.

Lorsque l’archevêque, Mgr Seghers, visita les Cœurs d’Alêne, le grand Chef André Seltis, dans une harangue adressée au prélat en présence des principaux personnages de la tribu, dit entre autres choses : « Nous sommes redevables de ce que nous possédons au travail de nos mains, mais ces mains, qui nous les a données ? — C’est Kolinzuten, c’est-à-dire Dieu. — Et qui les a rendues actives