Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/221

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et industrieuses, sinon la Robe Noire ? Le gouvernement de Washington ne nous a donné que des paroles, tandis que la Robe Noire, sans tant de phrases, nous a comblés de tous les biens, tant du corps que de l’âme. Soyons donc reconnaissants à la Robe Noire, à l’archevêque chef des Robes Noires, au Pape chef des évêques, et à Dieu le Grand Chef de tout l’univers. »

L’art de bâtir fait aussi de grands progrès dans la tribu. On y a construit récemment un beau pensionnat pour les jeunes filles, une maison pour les Sœurs, une église et un collège pour les jeunes gens, chacun ayant contribué à ces constructions selon son pouvoir. Autour de l’église on a élevé des maisons simples, mais propres, qui forment maintenant un joli village. Les Indiens n’y habitent point pendant la semaine ; car la plupart d’entre eux demeurent sur leurs terres et n’y viennent que le dimanche et les principales fêtes. C’est un plaisir de les voir accourir de toutes parts le samedi soir au village, à pied, à cheval ou en voiture. Arrivés chez eux, après avoir mis la maison en ordre, les femmes vont se confesser et les hommes s’occupent de leurs affaires. Au coucher du soleil, la cloche sonne, et aussitôt, quittant toute autre occupation, tous se rendent à l’église.


V.

Piété des Cœurs d’Alêne.


Le village reste désert, l’église se remplit de fidèles qui accourent aux offices. On récite d’abord en commun les prières du soir, puis tous chantent avec une parfaite harmonie les Litanies de la Sainte Vierge, suivies de la récitation du catéchisme ; ensuite ils écoutent l’instruction du missionnaire, et après l’Angélus, les femmes se retirent