Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et autres ustensiles. Les Yakima et les tribus voisines avaient à parcourir plus de 600 milles ; les Cœurs d’Alêne plus de 400, les Têtes-Plates plus de 200, tandis que les Corbeaux, les Pieds-Noirs, les Gros-ventres et les autres tribus à l’est des Montagnes Rocheuses n’avaient à faire que peu de chemin. Parfois ils devaient traverser les plaines à l’est du Montana à la poursuite du buffalo qui lui-même parcourait des centaines de milles.

Pour ces chasses, les Indiens ont de petits chevaux très rapides qu’ils montent merveilleusement. Lancés à la poursuite des buffalos, dès qu’ils les voient à portée de fusil, ils tirent, tout en courant à bride abattue, jusqu’à ce qu’ils aient disparu, ou que les chevaux soient épuisés, ou la nuit venue, laissant derrière les bêtes tuées ou blessées.

La chasse terminée, ils reviennent à leur campement, et chacun raconte combien de buffalos il a tué pendant la journée et en quel endroit. Le lendemain toute la famille : hommes, femmes et enfants, vont dépecer les buffalos tués ; les femmes emportent sur des chevaux les peaux et les quartiers de viande, laissant les os et les intestins. Quand la chasse est abondante, ils prennent les meilleurs morceaux, la langue et la peau, et laissent tout le reste en pâture aux loups, aux ours et aux oiseaux de proie. Les jours suivants, pendant que les hommes retournent à la chasse, les femmes préparent la venaison, la coupent par tranches et la font cuire à petit feu, pour la conserver des semaines et des mois entiers. S’il leur reste du temps, elles préparent aussi les peaux, et, par un travail de plusieurs semaines, les rendent assez souples pour en faire des couvertures, des chaussures et même des bottes et (les habits pour les hommes. Une dizaine de jours plus tard, quand les buffalos décimés se sont éloignés, les chas-