Aller au contenu

Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
SIX ANS AUX MONTAGNES ROCHEUSES

ricains en Europe, c’est la propreté de nos villes, à laquelle ils ne sont, pas habitués. Je visitai dans l’après-midi le quartier des affaires (business-district), au milieu duquel se dresse comme un géant le temple Maçonnique  ; mais cette maison à vingt étages, pour nous qui arrivons de New-York, n’a rien de bien remarquable. Je trouvai mieux près de là, dans un monument élevé par la municipalité à la mémoire des fondateurs de la ville. On nous y montra, de magnifiques bas-reliefs représentant le Jésuite Marquette et ses Canadiens en conférence avec les sauvages et leur chef Chicagou, dont le nom légèrement transformé désigna d’abord un village, puis l’énorme métropole actuelle. Cet hommage public rendu à un missionnaire en même temps qu’à l’intrépide explorateur fait honneur aux citoyens de Chicago et à leurs magistrats.

Le jeudi soir, 2 octobre, à 6 h., je partais pour Saint-Paul, où nous arrivions le lendemain dans la matinée. Saint-Paul est une grande ville qui ressemble étonnamment à nos villes d’Europe  ; elle n’a ni la raideur ni la pesante architecture des cités américaines. Je la visitai à mon retour en 1908, et admirai entre autres choses son magnifique pont sur le Mississipi. Sa population est d’environ 200.000 habitants. La rue principale est bien bâtie et présente plusieurs monuments où se révèle le goût artistique des fondateurs  ; malheureusement cette rue est déparée par la cathédrale catholique, qui vraiment fait là triste figure. Il est étonnant que l’archevêque, Mgr Ireland, qui possède à un si haut degré l’esprit d’entreprise de ses compatriotes, n’ait pas depuis longtemps tourné son activité débordante de ce côté, et construit un édifice religieux digne de lui et de son vaste diocèse.[1]

  1. Une nouvelle cathédrale est en construction.