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LIVRE II. — CHAPITRE I.

vement[1]. Mais nous savons trop peu de choses d’Arcésilas pour démêler les traces de cette influence[2]. D’ailleurs, l’école mégarique procède du même esprit que le platonisme. L’important était de montrer qu’entre ces deux tendances qui sollicitent à cette époque l’esprit grec, et peut-être en tout temps l’esprit humain, l’une vers l’observation, l’expérience et les faits, l’autre vers l’analyse psychologique, la dialectique et l’éloquence (ou, comme nous dirions à présent, l’une scientifique, l’autre littéraire), c’est à la première que se rattache le pyrrhonisme, à la seconde la nouvelle Académie.

  1. Il faut ajouter que dans deux autres passages, assez obscurs pour nous, rapportés par Diogène (IV, 33), Timon cite Diodore, à côté de Pyrrhon et de Ménédème, comme un des philosophes dont Arcésilas s’est inspiré.
  2. Hirzel croit pouvoir attribuer à Arcésilas les arguments appelés ἐγκεκαλυμένος λόγος et σωρίτης (Sext., M., VII, 410, 415) et cette conjecture est assez vraisemblable. Toutefois, rien dans le texte de Sextus n’indique que ces arguments appartiennent en propre à Arcésilas. Il semble même que l’argument du sorite n’a pu être invoqué qu’après Chrysippe.