Page:Victor Brochard - Les Sceptiques grecs.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
240
LIVRE III. — CHAPITRE I.

commence une nouvelle période dans l’histoire du scepticisme : nous en parlerons plus loin. Il est temps à présent de chercher ce que nous pouvons savoir des doctrines des philosophes que nous avons passés en revue, et surtout du plus illustre d’entre eux, Ænésidème.

    d’Apelles, qui avait écrit un livre intitulé Agrippa, et de Théodosius. (Diog., IX, 70. Cf. Suidas, art. Πυρρώνειοι.) Ce dernier prétendait, dans ses Sommaires sceptiques, que la philosophie sceptique ne doit pas être nommée pyrrhonienne ; car si le mouvement de la pensée dans un sens ou dans l’autre ne peut être compris par nous, nous ne connaissons pas les opinions de Pyrrhon, et par conséquent, nous ne pouvons nous déclarer pyrrhoniens. D’ailleurs Pyrrhon n’avait pas inventé le scepticisme. Peut-être est-ce Théodosius qui voulait compter Homère, les sept sages et Euripide parmi les ancêtres du scepticisme. (Diog., IX, 71.) Il dit aussi qu’on ne doit appeler pyrrhoniens que ceux qui vivent à la manière de Pyrrhon.

    D’après Suidas, Théodosius aurait composé plusieurs ouvrages, entre autres un commentaire du résumé de Théodas, et plusieurs autres, sur des sujets de mathématiques et d’astronomie. Mais comme Suidas lui-même parle d’un autre Théodosius qui avait composé un livre sur le printemps, Haas (p. 79) conjecture avec vraisemblance que Théodosius le sceptique est celui de Tripolis, et qu’il doit être distingué de Théodosius de Bithynie (Strabon, Geogr., XII, p. 566), le mathématicien.

    Il faut encore compter parmi les sceptiques Dionysius d’Égine, dont le livre, intitulé Δικτυακά, a été résumé par Photius (Myriobib., cod., 185). Il y traitait cinquante questions de médecine, et chaque fois, à la manière des sceptiques, il opposait les thèses contraires. Par exemple, il montrait d’abord que le désir de boire et de manger avait son siège dans le corps tout entier ; puis il établissait qu’il ne résidait que dans l’estomac.