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Page:Victor Brochard - Les Sceptiques grecs.djvu/259

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ÆNÉSIDÈME

Le second livre développe ce qui est indiqué dans le premier : il traite des principes[1], des causes, du mouvement, de la génération et de la destruction. Le troisième est consacré à la sensation et à la pensée[2] ; le quatrième démontre qu’il n’y a point de signes, puis indique les difficultés relatives à la nature, au monde, à l’existence des dieux. Le cinquième montre qu’il ne peut y avoir de causes : huit tropes, distincts des dix tropes dont il sera question plus loin, y sont exposés. Le sixième traite du bien et du mal ; le septième combat la théorie des vertus ; le huitième veut prouver que ni le bonheur, ni le plaisir, ni la sagesse ne sont le souverain bien, et qu’il n’y a aucune fin que l’homme puisse se proposer.

En dehors de ces indications, nous trouvons dans Sextus plusieurs passages où Ænésidème est nommé, et qui reproduisent exactement, sinon les termes mêmes dont il s’est servi, au moins sa pensée. Il y a seulement quelque difficulté à décider à quel point précis s’arrêtent les arguments empruntés à Ænésidème, et à quel moment Sextus recommence à parler pour son propre compte.

Ces passages sont les suivants : 1o Math., IX, 218 (sur les causes), jusqu’à la section 266 suivant Fabricius[3] ; jusqu’à 258 suivant Saisset[4] car les mots τοίνυν οὐδὲ κατὰ διάδοσιν ont le caractère d’une conclusion et d’une transition ; jusqu’à 227 suivant Zeller[5], car les mots καὶ πάλιν εἰ ἔστι τί τινος αἴτιον indiquent le commencement d’un nouvel argument. Il semble bien qu’on ne puisse attribuer en toute sûreté à Ænésidème que le passage compris entre 218 et 227.

2o Math., VIII, 40 (sur la vérité) jusqu’à la section 55 sui-

  1. Il faut probablement lire (170, B, 5) ἀρχῶν au lieu de ἀληθῶν. Voy. Pappenheim, Die Tropen den Griech. Skept., p. 24 ; Berlin, 1885.
  2. Pappenheim (ibid.) corrige encore heureusement le texte, et lit, au lieu de περὶ κινήσεως καὶ αἰσθήσεως, περὶ νοήσεως καὶ αἰσθήσεως.
  3. Ad Sext. Empir., IX, 218, 3.
  4. Op. cit., p. 39. Natorp (p. 133) est du même avis. Les raisons qu’il donne ne nous paraissent pas décisives.
  5. Op. cit., p. 20, 6.