naient leur causerie, couvait, d’un regard affectueux, la méditation de Monique. Elle était heureuse du changement qui, déjà, s’était opéré en elle… Pauvre petite qui avait été chercher si loin le malheur, quand le bonheur était là, peut-être, sous sa main ! N’étaient-ils pas faits, Blanchet et elle, pour s’entendre ? Au lieu de s’amouracher de Boisselot ! Elle ne connaissait pas d’être plus antipathique…
Elle avait rapproché sa chaise du fauteuil de Monique, et lui prenant les mains :
— Vous avez bonne mine, mon petit ! Je suis si contente que vous vous plaisiez ici.
— Il fait si beau ! dit Monique en regardant, par delà Blanchet et M. Ambrat, l’azur laiteux où rayonnait un soleil doux.
— C’est vrai, s’écria Blanchet. Que diriez-vous d’un tour dans le jardin ? Riri nous fait signe !
— Mettez au moins vos manteaux, conseilla Mme Ambrat.
Un air vif entra par la porte-fenêtre que Blanchet venait d’ouvrir.
— On est très bien comme cela ! fit-il.
Déjà, ils avaient descendu les deux marches, foulaient le gravier sec…
— Attendez, Monique ! recommanda Mme Ambrat, je vais chercher un châle.
Seule, elle s’avançait jusqu’au degré, suivait d’un œil amical Blanchet gesticulant, élégant et preste, à côté de M. Ambrat, un peu voûté… Soudain elle se retourna vivement, percevant, au fluide qui la parcourait, une présence. La porte-fenêtre qui donnait sur la pelouse d’entrée venait de s’ouvrir. Un homme se découpait, en noir, sur le fond lumineux. Elle fut