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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/104

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de ce qui convenait le mieux comme dessin. Nous ne nous dissimulons pas ses faiblesses, nous avons signalé tout ce qu’il avait emprunté à l’art du moyen âge et aux décorateurs orientaux et nous aurons à y revenir à propos des livres de la Kelmscott Press, où l’archaïsme est presque systématique. On a pu dire aussi qu’il avait les défauts de ses qualités; malgré un goût en général très sûr, il lui est arrivé plus d’une fois de fournir des cartons si minutieusement élaborés, si surchargés, qu’ils font naître une sorte d’inquiétude dans notre esprit, il a parfois perdu de vue la simplicité, caractère essentiel pourtant de l’art décoratif. Nous ne songeons pas à contester le bien fondé de ces critiques, mais il faut remarquer qu’elles ne visent, après tout, qu’un petit nombre d’ œuvres.

Pour ne rien omettre des productions de la société il faudrait encore citer les broderies à la main dont Morris fournissait les dessins et qu’exécutèrent Mmes Morris et Burne-Jones, et, plus tard, Miss May Morris, des modèles pour linoléum et même des décors de théâtre. Il ne s’agissait là que de travaux exceptionnels, d’importance très secondaire mais nous avons tenu cependant à les signaler pour montrer combien les associés avaient à cœur de réaliser leur programme primitif : « Entreprendre toute espèce de décoration, sur tous les objets susceptibles de beauté artistique. »

Morris avait été l’organisateur de la société, il en était demeuré l’âme. Hormis Burne-Jones, les autres associés n’y collaborèrent que de façon assez intermittente.