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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/106

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aussi à notre admiration ; sa besogne n’est point seulement de manœuvre, surtout quand il s’agit d’un artisan hors de pair comme Morris, dont l’esprit travaillait autant que les mains, qui collaborait vraiment avec l’artiste. Mais surtout nous avons voulu montrer la valeur de ces plébéiens, de ces tard-venus dans les arts mineurs : les cretonnes imprimées et les papiers peints. Sans doute ils ont moins souvent recours à la figure humaine, sans doute ils font appel à des procédés de répétition mécanique, mais il nous apparaît qu’ils sont évocateurs de beauté et méritent mieux qu’une mention dédaigneuse. L’originalité de Morris s’affirma surtout dans ces domaines inconnus ou dédaignés, c’est par eux que se répandit surtout son influence. Comme il s’agissait en effet de formes d’art nouvelles, nulle tradition, nul dogme académique ne paralysait son originalité et son exemple put être suivi plus facilement. Sur ce point nous saluons en lui un précurseur assez hardi pour avoir rejeté une classification trop étroite et considérablement élargi le domaine de l’art.

Après les tâtonnements inévitables du début, chaque année nouvelle avait affirmé le succès de la société; la crise qu’elle subit en 1874-75 ne ralentit même pas sa prospérité. C’est à cette date que l’organisation primitive de 1861 avait été dissoute et cette liquidation ne s’était pas faite sans heurt, ni froissement. On se souvient que Morris, indépendamment de son temps et de son talent, avait engagé des sommes considérables dans l’entreprise et on sait aussi qu’un article des statuts spécifiait