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Il dessina trois séries de caractères. Chacune d’elles reçut le nom du principal ouvrage qu’elle servit à imprimer. Ce sont :

Le type Chaucer, petit gothique, qui servit pour l’impression des œuvres complètes de Chaucer.

Le type de Troie, grand gothique, qui servit pour l’impression du Recueil des Histoires de Troie.

Le type Doré, romain, utilisé pour l’impression de la Légende dorée.

Pour les deux premières séries Morris s’était inspiré des caractères gothiques de manuscrits qu’il avait en sa possession. Pour la dernière il avait surtout suivi les lettres romaines de Nicolas Jenson en rejetant certains procédés en usage au XVIe siècle qui rendaient la lecture plus pénible, comme par exemple, les lettres doubles, les fréquentes abréviations, les s en forme d’f, car il entendait ne pas séparer l’idée d’utilisation pratique de l’idée de beauté.

A ces trois alphabets complets il ajouta un très grand nombre d’initiales, de majuscules, de lettres ornées, de bordures et encadrements, qui ne furent d’ailleurs pas tous employés. Pour donner une idée de l’activité avec laquelle Morris travaillait à cette nouvelle œuvre, il nous suffira de dire qu’on n’a pas, dans ses cartons, retrouvé moins de 57 dessins de bordures et 384 études d’initiales de toutes tailles dont 34 variétés de T gothiques. Les variantes pour les autres lettres étaient presque aussi nombreuses.

Dans toutes ces études, dans les frontispices et enca-