Page:Vidalenc - William Morris.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fort cher et le tirage en était très limité. Par exemple le Chaucer tiré à 425 exemplaires se vendait 20 livres (500 francs) sur papier et 120 guinées (3.150 francs) sur vélin ; le montant total de la vente, bien que tous les exemplaires aient été enlevés, n’arriva pas à couvrir les frais d’impression, et l’opération se solda par une perte nette de 25.000 francs. Quoique moins élevé le prix des autres ouvrages était encore très considérable ; la brochure la plus réduite, la Conférence sur l’architecture gothique se vendait près de cinq francs.

Ce résultat ne saurait d’ailleurs nous étonner étant donné le soin avec lequel chaque opération était conduite, les précautions prises pour ne rien laisser passer qui ne fût irréprochable. Morris espérait que dans l’avenir une organisation sociale nouvelle pourrait modifier les conditions de travail et permettre une plus grande diffusion des œuvres d’art, mais nous ne nous dissimulons pas tout ce que son programme d’art social avait d’insuffisant sur ce point. Peut-être aurait-il pu par la suite démocratiser sa tentative, mais il avait couru au plus pressé en montrant qu’un métier qui tendait à être purement mécanique pouvait encore (et par conséquent devait) être une source de beauté.

A la même époque il trouvait encore le temps de publier des Romances :

L’enfant Christophe et la belle Goldilind en 1895 ;

Le bois au delà du monde, en 1895 ;

Le puits au bout du monde, en 1896 ;

et des traductions :