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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/128

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être un peu plus large, la marge extérieure plus large encore et celle du bas doit être la plus large de toutes. »

Nous ne considérons pas comme des préceptes intangibles ces idées de William Morris sur l’esthétique du livre, lui-même ne les présentait pas comme des dogmes, et sa phrase schématique, brève, catégorique, brutale parfois, provient plutôt de sa profonde conviction personnelle, de son souci de précision que du désir d’imposer ses théories aux autres. Il faut reconnaître d’ailleurs qu’il a su souvent voir juste.

Pour les illustrations proprement dites, Morris eut le plus souvent recours à Burne-Jones mais occasionnellement aussi à d’autres artistes : Walter Crane et A.-J. Gaskin.

La direction commerciale de l’entreprise était assurée par M. S.-C. Cockerell, qui était à la fois un homme de goût et un très habile commerçant ; Morris n’avait conservé que la direction artistique qui suffisait pour l’absorber complètement. Il connut alors quelques années heureuses de labeur intense et persévérant, enfiévré lors de l’apparition d’un nouveau volume. C’était chaque fois la même attente un peu angoissée quand l’ouvrage allait sortir des presses, — presses à bras naturellement, car les machines n’auraient point convenu pour une besogne aussi délicate — la même appréhension d’y découvrir quelque faute dans le grain du papier, l’encrage, la composition ; puis la même joie à le parcourir, à en détailler page par page toutes les beautés.

Un seul regret s’y mêlait, mais Morris le ressentait très vivement. Les éditions de la Kelmscott Press coûtaient