Aller au contenu

Page:Vidalenc - William Morris.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

du dernier siècle nous n’en entreprendrons pas l’étude. D’autres l’ont fait, nous essayons ici de faire revivre l’artiste et non point de donner une histoire complète de la pensée et de la vie de Morris ; sa personnalité est assez riche et assez complète pour que nous soyons obligés de nous limiter. Cependant nous aurons à dire quelques mots de ses théories sociales, parce qu’elles ne se séparent pas toujours de ses idées sur l’art.

Comme Ruskin ce fut en réfléchissant sur les conditions de production de l’œuvre d’art qu’il se trouva amené à étudier les questions sociales ; ce fut en luttant pour la beauté qu’il entra dans la vie publique et son attitude devait demeurer telle jusqu’à sa mort. Son premiers discours fut pour condamner les prétendues restaurations que des architectes mal inspirés infligeaient aux plus beaux monuments de la vieille Angleterre, son dernier acte public, en décembre 1895, est une lettre au directeur du Times pour défendre la cathédrale de Chichester.

Mais nous voyons vite en quoi il diffère de Ruskin. Il avait un admirable sens pratique et comprit qu’une protestation isolée, quelque sincère et justifiée, quelque éloquente qu’elle fût, n’avait aucune chance d’être entendue. Ruskin ébauchait des groupes mystiques, à programme mal défini comme la Guilde de Saint-Georges, Morris créa une ligue avec des statuts très précis : La société pour la protection des vieux monuments. Il en fut longtemps le secrétaire. La société intervint pour la première fois en 1877 à propos des scandaleuses restau-