Page:Vidalenc - William Morris.djvu/155

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le doit, il nous faut d’abord désencombrer nos maisons de ces superfluités gênantes qui sont toujours sur notre chemin, de tout ce confort conventionnel qui n’est pas du véritable confort et ne sert pas à autre chose qu’à donner du travail aux domestiques et aux médecins. Et si vous voulez un précepte magique qui conviendra à tout le monde, le voici : « N’ayez rien dans vos maisons que vous ne sachiez utile ou que vous ne jugiez beau. »

De ce précepte magique Morris tirait un certain nombre de conseils pratiques ; par exemple ceux-ci :

Que l’objet exécuté soit toujours utilisable, que sa forme générale et la matière employée soient toujours en harmonie avec sa destination et que le décor soit subordonné à la structure. Les objets d’utilité courante, les plus nombreux, doivent toujours être faits de matières communes, sans recherche excessive de forme, sans décoration exubérante qui dissimulerait leur destination.

La probité veut que l’on n’emploie que des matériaux de premier choix, des substances pures. Elle condamne toute falsification, elle repousse aussi tout trompe-l’œil ; la franchise qui est la qualité essentielle dans la vie, doit être aussi la qualité essentielle dans l’art, puisque l’art résume la vie. Qu’on ne produise donc pas des papiers peints qui imitent le bois, que l’on ne peigne pas des bois simulant des marbres. Chaque matière a ses qualités particulières d’aspect et de durée dont il faut savoir tirer parti, mais il est absurde et malhonnête d’essayer de faire passer l’une pour l’autre, même quand cela ne devrait tromper personne. C’était une erreur générale,