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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/175

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Les nombreux articles nécrologiques qui parurent dans les journaux et les revues, en Angleterre et sur le continent au lendemain de la mort de Morris étaient unanimes à célébrer la splendeur de son œuvre et l’importance de son action qui avait changé l’aspect de la plupart des maisons anglaises et, selon l’expression de M. Gabriel Mourey, « paré le home d’art joyeux ». Même en tenant compte de l’exagération naturelle en pareil cas, il reste que l’influence de l’artiste s’était exercée profonde et bienfaisante. Nous en avons d’ailleurs d’autres preuves. Quand Morris mourut venait de s’ouvrir à Londres, sous son patronage, une Exposition des arts appliqués qui permettait d’apprécier tous les progrès réalisés depuis 1860 : préoccupation des ensembles, souci de simplicité et d’élégance, moins de lourdes surcharges, de faux luxe, adaptation plus rationnelle des objets à leur destination, tels étaient les caractères essentiels des œuvres exposées.

Certes le mérite de cette transformation n’appartenait pas à Morris seul, il fut du moins l’initiateur, le chef du mouvement. Autour de lui en effet, sous sa direction parfois ou tout au moins avec ses encouragements se forma toute une pléiade d’artisans dont l’œuvre continua ou compléta la sienne : Walter Crâne, J.-H. Dearle, A.-S. Benson, C.-R. Ashbee et bien d’autres, qui avec des dons et des tempéraments différents, s’inspiraient d’un même exemple et travaillaient à la réalisation d’un même idéal. Des groupements aussi s’étaient formés et nous en voulons citer quelques-uns, "non pour établir