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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/177

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garant de la transformation qui s’opérait dans les esprits, les arts décoratifs sont moins méprisés et les grands artistes ne dédaignent plus de produire des objets utiles. Dans les étoffes d’ameublement ou de tenture, dans les vitraux d’église ou d’appartement, dans les papiers peints, la ferronnerie, l’orfèvrerie, les arts du feu, dans la construction et la décoration des meubles comme dans l’exécution des livres, un souci de sobriété élégante s’affirme, la préoccupation d’une harmonie générale apparaît.

Les maisons de décoration actuelles, sans se piquer le moins du monde de faire œuvre d’éducation, mais simplement pour rivaliser entre elles et attirer une clientèle devenue plus délicate, s’efforcent de s’assurer la collaboration d’artistes, et ceux-ci, qui ne jugent plus que de telles besognes soient indignes d’eux, travaillent à la réalisation d’un art nouveau, approprié aux besoins de la vie présente. Les catalogues de maisons comme Jeffrey et Cie pour les papiers peints, Powell pour les vitraux, Liberty ou Wardle et Cie pour les tissus d’ameublement, citent avec complaisance des noms d’artistes comme Walter Crâne, Sydney Mawson, Heywood Sumner, Alexander Gascoyne, Mary J. Nevill, etc., etc.. On pourrait allonger indéfiniment cette liste, passer en revue la plupart des maisons anglaises d’art appliqué, partout nous trouverions des traces de l’influence de Morris dans la richesse du coloris, la complexité harmonieuse du dessin, la préoccupation de l’ensemble. Ce n’est pas que l’on copie ses modèles, ni même qu’on utilise exactement les procédés qu’il employait, c’est plutôt qu’on essaye