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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/189

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peu soucieuse de beauté que soit notre génération, peut-on dire qu’elle a pour l’art le dédain qu’avaient les hommes de 1850 ? Nous ne le pensons pas. Bien des tentatives ont été faites pour réaliser un art populaire et ce mouvement est international. En Angleterre, en Allemagne, en France, en Belgique, aux États-Unis se sont formés des groupements, des revues ont été fondées qui travaillent pour le même idéal. Le problème n’est plus d’ailleurs aujourd’hui exactement ce qu’il était au temps de Morris ; les années écoulées, la transformation ébauchée dans les esprits, les quelques résultats obtenus, sont des éléments dont il nous faut tenir compte. Peut-être connaissons-nous mieux aussi les nécessités de l’heure présente et n’avons-nous plus cette défiance instinctive du moderne que Morris lui-même éprouvait. Il avait combattu bien des préjugés, réhabilité le moyen âge et la Renaissance, mais n’avait pas osé aller jusqu’aux machines. D’autres sont venus depuis qui ont tenté de faire disparaître les cloisons étanches élevées jadis entre les différentes formes de l’activité humaine et sur bien des points l’effort de Morris a été dépassé.

Des expositions récentes comme celles de Saint-Louis (États-Unis) en 1904, de Bruxelles en 1910, de Turin en 1911, de Milan en 1912, de Gand et de Leipzig en 1913, des Arts décoratifs anglais à Paris en 1914, ont montré que dans tous les pays on avait maintenant souci de la décoration des logis, même modestes, qu’artisans et artistes essayaient de s’adresser au plus grand nombre. Sans doute ce n’est que le commencement d’une évolu-