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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/188

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vitrail religieux n’est qu’une mauvaise contrefaçon de la peinture ou une maladroite imitation des vitraux du moyen âge. Quant au vitrail d’appartement il ne joue encore, en raison de son prix élevé, qu’un rôle très effacé dans la décoration.

De même on ne semble pas toujours comprendre les exigences spéciales des papiers ou des étoffes de tenture, et le souci presque exclusif du bon marché conduit parfois à de singulières aberrations.

Il s’en faut de beaucoup que la cause de l’art soit définitivement gagnée ; la vie quotidienne avec ses mille spectacles d’affligeante laideur se charge de nous montrer l’insuffisance du goût public. Vers 1896 en présence des louanges et des regrets presque unanimes qui saluaient la mort de William Morris et rendaient hommage à sa tentative, on pouvait croire qu’à défaut d’un art vraiment populaire, il avait du moins réalisé ce prodige d’intéresser toute la nation à la beauté. Les critiques d’art, les industriels, le public se trouvaient d’accord pour l’affirmer. Mais il n’est pas de mouvement en avant qui ne soit suivi d’une réaction ; après quinze ans, le partage s’est fait entre les résultats durables, définitivement acquis semble-t-il, et ceux que des modes nouvelles ont emportés. C’est pourquoi ceux qui étudient aujourd’hui l’art décoratif en Angleterre se montrent moins affirmatifs et moins enthousiastes, l’œuvre d’éducation est loin d’être terminée et des courants contradictoires empêchent de prévoir quel sera le résultat final.

L’effort de Morris ne fut cependant pas vain. Quelque