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nationale des Beaux-Arts et de celle, un peu dédaigneuse, que leur concédait la Société des Artistes français et ils se jugèrent assez forts pour ouvrir un premier salon des Artistes décorateurs au Pavillon de Marsan. Des plaisanteries faciles purent au début opposer l’ambition des organisateurs aux résultats obtenus, il n’en est pas moins vrai que le salon des décorateurs est devenu une des manifestations annuelles d’art avec lesquelles il faut compter ; il rencontre des détracteurs passionnés et des admirateurs enthousiastes, mais plus guère d’indifférents. Le neuvième salon qui vient de fermer ses portes (en mars 1914) nous a permis d’apprécier les résultats obtenus. Sommairement nous voudrions montrer qu’à défaut d’un style moderne il y a du moins quelques principes généraux qui dominent aujourd’hui l’ameublement et le décor.

D’abord le désir d’originalité. Non plus cette originalité des temps héroïques qui, il y a une dizaine d’années, proclamait la nécessité du nouveau, qui rêvait des formes inédites pour les objets les plus usuels et dans laquelle il entrait un peu du désir d’étonner le « bourgeois ». Dirons-nous que les tempéraments se sont assagis, nous préférons penser que les décorateurs se rendent mieux compte des nécessités pratiques des objets à exécuter, et qu’ils ont appris à s’y conformer. Aussi leur désir d’originalité les conduit-il seulement à éviter la répétition des styles d’autrefois.

Sobriété ensuite, qui n’exclut pas l’élégance, ni même la richesse, mais qui bannit le décor trop somptueux