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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/199

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nuisant à l’effet général. Un souci d’équilibre, de rationnel, une adaptation précise de l’objet à une fin utile condamnent toute surabondance peu pratique, car il importe qu’un meuble soit autant que possible maniable et peu encombrant.

Sincérité aussi. Et par sincérité nous entendons l’honnêteté dans le choix et l’emploi des matériaux et des couleurs, qui n’accepte rien que d’excellent, qui condamne le trompe-l’œil et l’imitation. Nous lui devons la faveur dont jouissent à nouveau dans l’ameublement les bois apparents, sans placage ; les bois de nos forêts longtemps dédaignés : le chêne, le noyer, le hêtre ont repris leur place à côté des bois exotiques et précieux : palissandre ou acajou.

Honnêteté aussi dans le travail de l’artisan qui ne veut rien laisser passer qui ne soit parfait à ses yeux car il a appris à avoir conscience de sa dignité et de la beauté de son œuvre.

Notre pays peut, à juste titre, s’enorgueillir d’artisans qui sont aussi de très grands artistes comme Majorelle, Gaillard, Tony Selmersheim, Gallerey, Dufrêne aux mobiliers d’une élégance sobre et joyeuse et d’un confortable délicat, comme Moreau-Nélaton, Lachenal, Delaherche, Dammouse, Daum qui ont porté les arts du feu à une perfection inconnue jusqu’alors, comme Chadel, Jacques Bonnier, Marie Laurencin, André Groult, Jules Coudyser dont les papiers peints et les tentures sont des merveilleuses harmonies de couleur, comme Emile Robert qui a fait revivre chez nous la ferronnerie, comme