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très haute dignité du métier d’artiste et le respect de l’œuvre d’art.

De retour en Angleterre, il eut l’idée, avec quelques amis, de fonder une revue mensuelle d’art et de littérature qui serait éditée alternativement une année à Oxford et une année à Cambridge. Le premier numéro en parut le 1er janvier 1856 sous le titre : Oxford and Cambridge Magazine, dirigé par des membres des deux Universités. En fait tous les rédacteurs, sauf Wilfred Heeley, appartenaient à l’Université d’Oxford.

Bien que la revue ait été favorisée d’une lettre d’encouragement de Tennyson, bien que Rossetti y ait publié quelques-uns de ses plus beaux poèmes comme « La demoiselle élue », elle eut l’existence éphémère des publications de ce genre ; après douze numéros elle disparut, mais Morris, qui en avait été le principal rédacteur, y avait pris conscience de sa valeur littéraire.

Peu de temps après l’apparition du premier numéro Burne-Jones avait brusquement quitté Oxford sans prendre aucun diplôme. Il lui tardait de commencer cet apostolat artistique qu’il rêvait et il venait de faire la connaissance de Rossetti. On sait l’enthousiasme de celui-ci pour la peinture, les encouragements qu’il prodiguait aux débutants chez lesquels il croyait découvrir quelque talent. Burne-Jones ne résista pas au charme de sa parole chaude et entraînante, il vint s’établir à Londres pour apprendre à peindre sous sa direction. Alors commença pour lui cette existence modeste et laborieuse, d’efforts patients et de beaux rêves, qu’il