Page:Vidalenc - William Morris.djvu/54

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les conventions, les préjugés, magnifiera son idéal. Il a pu être quelquefois aidé, encouragé, influencé par des individualités puissantes ou par ses amis ; Ruskin, Rossetti, Burne-Jones ont eu certainement une part dans la formation de son talent, mais il ne fut jamais un disciple au sens strict du mot. À partir de 1860 ce n’est plus un novice qui hésite entre plusieurs influences, c’est un homme fait dont les décisions sont mûrement réfléchies et qui suivra sa voie, dégagé des enseignements traditionnels et soucieux seulement des leçons de l’expérience. Avec sa coutumière énergie il ira de l’avant sans trop se préoccuper des obstacles. Les difficultés ne manqueront pas certes, ni les critiques, ni les insuccès, mais il surmontera tout cela à force de labeur persévérant, de joyeuse humeur, et, disons le mot, de véritable génie. Il était taillé pour la lutte et sa nature le portait à entraîner les autres plutôt qu’à les suivre, à montrer la route plutôt qu’à marcher à l’arrière-garde.