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Ce qui frappe tout d’abord, c’est leur étonnante diversité. Les premiers modèles exécutés vers 1862 sont remarquables par leur simplicité un peu sèche, par la sobriété extrême des lignes et des couleurs, car il s’agissait avant tout de réagir contre la surcharge et les tons criards des papiers alors en vogue. À cette catégorie appartiennent les papiers peints connus sous le nom de « Pâquerette » et de « Treillis ». Dans le premier, le décor est dû à des touffes de pâquerettes et d’ancolies placées les unes à côté des autres dans une disposition géométrique. Le second, déjà plus riche, consiste en un treillis sur lequel grimpe un rosier en fleurs et où apparaissent des oiseaux. Mais très vite Morris donna libre cours à son exubérance native et composa des modèles d’un dessin plus compliqué, d’un coloris plus éclatant, et plus puissamment décoratifs. Parmi ceux-là, nous citerons à titre d’indication les motifs : Grenade, Acanthe, Pimprenelle, Souci, Jasmin, Soleil, Bruges, Norwich, Chrysanthème, etc., etc… Certains sont encore d’un dessin très stylisé : Acanthe et Pimprenelle par exemple ; dans d’autres reparaissent des motifs quasi-géométriques empruntés aux décors du moyen âge (Bruges entre autres), mais dans la plupart on a l’impression de la plante vivante copiée directement sur la nature (notamment Jasmin et Saule). (Planches VII et VIII.)

Mais quelque compliqué que soit le dessin, ces papiers évitent le fouillis, la surcharge, le mauvais goût, tant ils sont habilement composés. Ils résument assez bien le double aspect du talent de Morris : complexité et har-