CHAPITRE PREMIER
L’art anglais avait brillé d’un éclat extraordinaire dans la seconde moitié du XVIIIe siècle grâce à de grands portraitistes comme Romney, Hoppner, et surtout Gainsborough et Reynolds, mais cette splendeur avait été très éphémère. La « Royal Academy » en instaurant d’étroites disciplines et en érigeant en dogme l’imitation de l’antique n’avait pu arrêter une décadence rapide et lamentable. Lawrence qui la présida jusqu’en 1830 était encore un portraitiste habile et non sans talent, mais ses médiocres successeurs se bornèrent à faire du « grand art » avec de petits moyens. Il y avait bien quelques indépendants, Turner par exemple, qui peignit entre 1809 et 1850 ses paysages et ses prodigieux couchers de soleil, mais on les méconnaissait. La renommée et le succès allaient à des artistes estimables mais sans originalité, aux œuvres séduisantes, ingénieuses, mais sans caractère ni vigueur : à Wilkie, à Leslie, à Landseer. Les archi-