Page:Vidalenc - William Morris.djvu/90

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Abbey nous fera aisément comprendre pourquoi les chintzes conservaient si longtemps leur éclat et se fanaient sans se décomposer, et pourquoi aussi ils demeuraient d’un prix assez élevé. Le procédé habituel pour quelques-uns des modèles les plus populaires comme : Wey, Wandle, Strawberry thief, où les couleurs se détachent sur un fond indigo est le suivant : l’étoffe est d’abord plongée dans une cuve d’indigo, qui fournit le bleu le plus résistant qu’on puisse obtenir, elle est ensuite imprimée avec un réactif qui décompose ou atténue le coloris primitif là où c’est nécessaire de façon à obtenir des blancs ou des bleus très pâles. En supposant que l’on désire avoir ensuite des ornements en rouge, on imprime avec un mordant tous les endroits où le rouge devra être fixé et on plonge l’étoffe entière dans une cuve de teinture rouge de garance. La couleur ne se fixe qu’aux endroits où le mordant a agi. Le même procédé serait employé si l’on voulait teindre en jaune, la couleur étant cette fois fournie par la gaude. Les autres couleurs : vert, violet, orange sont obtenues en superposant les teintes fondamentales convenables. (Planches X et XI.)

Les chintzes sont ensuite lavés dans la Wandle, puis trempés dans une dissolution de savon portée presque à ébullition et il ne reste plus qu’à sécher en exposant la partie imprimée au soleil de façon à obtenir des blancs parfaitement purs.

Toutes ces opérations exigent beaucoup de temps et de soin sans parler de la préparation des couleurs elles-mêmes et des accidents, qui parfois amènent la perte de