Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/156

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I 52 SUR

I’ai cru devoir, dans l’intérêt du pauvre Crosnier, livrer à la publicité le récit des faits qui précèdent, et je souhaite bien vivement que l’autorité supérieure lui accorde enfin on qu’il désire, et dont il est si digne ’. ’ Les faits parlent plus haut que tous les discours possibles ; aussi je ne puis ma lasscrde citer des faits. Ur individu, nommé Carre, a peine âgé de treite ans, lut néanmoins condamné à seize années de travaux forcés pour un vol de deux lapins, commis de complicité à l’aide d’eti’raction ; mais, à raison de son age, la peine qu’il avait encourue fut commuée en seize années de prison. Carré se conduisit bien tant que dura sa captivité, et ar prit l’état de polisseur de boutons. Il fut assez heureux. lors de sa libération, pour trouver de l’occupation : et. durant plusieurs années, il ne donna pas le moindre Mtl ! de plainte ; mais le métier qu’il exerçait étant venu â tomber, il se trouva tout à coup dans la plus alïreutt misère. Pendant long-temps il vint tous les deux ou trois jours me voir, et à chaque visite je lui remettais troisou quatre francs ; mais, craignant sans doute quit W lassasse de le secourir, il ne revint plus, et vala. d¤¤’ une cuisine, deux casseroles qui pouvaient valoir dix francs au plus ; il fut arrêté pour ce fait, et condamné aux travaux forcés à perpétuité et à la marque. Lors du départ de la chaîne, j’allai voir Carré, Ni W connaissant pas les circonstances qui Puvaient portéû commettre un nouveau crime, je crus devoir lui adlnwf