sification des hommes. N’est-il pas révoltant de voir jeter au milieu des forçats relaps et des voleurs incorrigibles, un jeune homme prévenu, par exemple, d’avoir dansé au bal Musard un cancan un peu trop leste ? (Un jeune homme appartenant à une famille honorable, prévenu d’avoir insulté un commissaire de police dans l’exercice de ses fonctions, était détenu à la Force il y a quelques mois, et pendant sa captivité préventive, qui fut très-longue, il eut successivement pour commensaux de la chambre qu’il occupait, Lacenaire, Lhuissier, Blard et Verninhac de Saint-Maur.)
Une prison spéciale devrait donc être destinée aux prévenus, et ils devraient y être aussi traités avec tous les égards compatibles avec l’intérêt et la sécurité de la société.
Il n’est pas nécessaire de répéter, pour la centième fois au moins, qu’il n’y a pas de règle sans exception ; ainsi, comme malheureusement il n’existe que trop d’hommes incorrigibles, hommes qui semblent prendre à tâche de justifier toutes les préventions, on pourrait, si on le jugeait convenable, établir une distinction entre eux, et ceux qui paraîtraient mériter plus d’égards ; mais quand bien même cette dis-