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couler, les moralistes et les philanthropes ont cherché les moyens d’améliorer le sort et l’état moral des prisonniers ; mais, soit que leurs systèmes n’aient pu recevoir une application immédiate, soit parce que les moralistes avaient mal compris la question, toujours est-il que si l’on a fait quelque chose pour le bien-être physique des prisonniers, il reste encore beaucoup à faire, si ce n’est tout, pour leur bien-être moral. On peut, je crois, expliquer ainsi la nullité des résultats des innovations essayées jusqu’à ce jour ; les uns guidés par une philantropie peut-être trop indulgente, n’ont voulu voir dans les condamnés que les victimes d’un état social mal organisé, et dès-lors ils ont présenté pour être appliquées à tous les condamnés, certaines théories qui ne pouvaient recevoir qu’une application exceptionnelle ; les autres, au contraire, ne veulent tenir aucun compte de la faiblesse de l’humanité et des circonstances qui pouvaient influer sur la destinée d’un homme, et plaçant pour ainsi dire un abîme entre un innocent et celui qui avait cessé de l’être, ont voulu bannir à jamais de la société tous ceux qui, suivant eux, devaient toujours en être les fléaux ; la trop grande indul-