gence de ceux qui ont cherché à expliquer les crimes par l’organisation actuelle de la société ou celle de l’individu, les a empêchés d’atteindre le but qu’ils s’étaient proposé, et la sévérité des autres le leur a fait dépasser. Les choses sont donc restées telles qu’elles étaient précédemment, et si les vieux abus sont moins visibles qu’autrefois, ce n’est point parce qu’ils n’existent plus, c’est seulement parce qu’on a le soin de les cacher davantage.
On a dit souvent que pour bien apprécier le résultat nos lois, il serait à désirer que l’on pût étudier l’intérieur des établissemens destinés à ceux qui les ont violées, en vivant au milieu des prisonniers qui ne devraient pas se douter de cette captivité volontaire. Ce serait, en effet, le seul moyen d’apprécier, à sa juste valeur, l’efficacité des peines prononcées par les Codes ; mais il est d’autant plus facile de concevoir l’impossibilité d’une semblable expérience, qu’il faudrait que le séjour que le philanthrope se déterminerait à faire dans le bagne ou dans la prison qu’il voudrait étudier, fût assez long pour rendre complet l’examen des hautes questions qui se rattachent à notre législation criminelle et au régime actuel.