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qui peuvent le conduire au crime, et l’on s’étonne après cela que la population des bagnes et des maisons centrales soit aussi nombreuse.

Dès l’instant qu’une institution pêche par sa base, tout ce qui s’y rattache doit être vicieux. Il faut donc prendre l’homme tel que les préjugés le forment, et ne pas exiger, qu’il se montre tel qu’il serait peut-être, si l’organisation sociale ne l’avait pas corrompu, et ne lui avait pas fait perdre sa pureté native.

Il résulte de ce qui précède la proposition suivante : ou l’autorité se contente de punir les coupables sans s’inquiéter de leur sort à venir, ou plutôt elle veut les ramener au bien. Si l’on veut bien admettre le premier cas, ce qui n’est guère possible, il n’y a rien à dire, et la corruption des prisonniers est la conséquence toute naturelle de la conduite de autorité, et le but qu’elle se propose se trouve rempli ; dans le second, il faut examiner avec attention si le gouvernement fait tout ce qu’il faudrait faire pour obtenir les résultats qui doivent être les fruits de tous moyens de répression.

C’est ce que je vais faire, et pour cela il me suffira de donner quelques détails sur le carac-