Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/257

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ci-dessus ; mais pour que l’œuvre ne fût pas incomplète, il faudrait que l’autorité commencât par chercher les moyens de détruire les préjugés, et ne dédaignât pas d’accueillir l’homme repentant ; qu’elle accueillit ouvertement le libéré, qu’elle le plaçât sous une égide protectrice, et qu’elle répondit par cet acte à ceux qui n’osent s’arrêter à la pensée de se mettre en contact avec un repris de justice ; mais, répondra-t-on, l’autorité ne peut faire cela, les préjugés ont de trop profondes racines dans nos mœurs ; la mission d’un gouvernement qui ne veut point caresser les manies d’une société pour l’exploiter à son profit, est de chercher à déraciner tous les préjugés nuisibles au bien-être général ou particulier ; et celui qui repousse les condamnés qui viennent à récipiscence, est un de ceux-là ; pourquoi donc ne le combat-il pas ? c’est à l’autorité qu’appartient le droit de devancer l’opinion, de la diriger ; qu’elle use de ce droit pour faire le bien, et personne, bien certainement, ne songera à se plaindre.

Le repris de justice doit sans doute venir le premier au-devant de la société ; qu’il fasse donc le premier pas, qu’il en fasse cent, mille