Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prendre à qui que ce soit ; il nous est également interdit de voyager isolément, aussi ne nous voit-on que par troupes de quinze à vingt. Nous avons longtemps exploité la France, pour les sorts et les maléfices ; mais le métier s’y gâte aujourd’hui. Le paysan est devenu trop fin ; nous nous sommes rejetés sur la Flandre ; on y est moins esprit-fort, et la diversité des monnaies nous laisse plus beau jeu pour exercer notre industrie… Pour moi, j’étais détaché depuis trois mois à Bruxelles pour des affaires particulières ; mais j’ai terminé tout ; dans trois jours, je rejoins la troupe à la foire de Malines… C’est à toi de voir si tu veux m’y accompagner ?… Tu peux nous être utile… Mais plus d’enfantillage au moins !!!! »

Moitié embarras de savoir où donner de la tête, moitié curiosité de pousser jusqu’au bout l’aventure, je consentis à suivre Christian, ne sachant toutefois pas trop à quoi je pouvais lui être utile. Le troisième jour, nous arrivâmes à Malines, d’où il m’avait annoncé que nous reviendrions à Bruxelles. Après avoir traversé la ville, nous nous arrêtons dans le faubourg de Louvain, devant une maison de