celui d’un ouvrier calfat ou voilier. Avec un bonnet de crin et une chemise en laine rouge, attachée sur la poitrine par une épingle en argent, qui servait en même temps à déboucher la lumière des armes à feu, il portait une paire de ces grosses bottes de pêcheur, qui montent jusqu’au haut de la cuisse, ou se baissent à volonté au-dessous du genou.
« Hop ! hop ! cria-t-il de la porte, en frappant la terre de la crosse de sa carabine, branle-bas !!! branle-bas !… nous dormirons un autre jour… On a signalé l’Écureuil pour la marée du soir… Faut voir ce qu’il a dans le ventre… de la mousseline ou du tabac… Hop ! hop !… Arrivez, mes marsouins !… »
En un clin d’œil tout le monde fut debout. On ouvrit une caisse d’armes ; chacun se munit d’une carabine ou d’un tromblon, de deux pistolets et d’un coutelas ou d’une hache d’abordage, et nous partîmes, après avoir bu quelques verres d’eau-de-vie et de rack : les gourdes avaient été remplies. En ce moment, la troupe n’était guère composée que de vingt personnes ; mais nous étions rejoints ou attendus d’un endroit à l’autre par des individus isolés, de manière que, arrivés au bord de la mer, nous nous trouvions