long-temps attendre. À cinq heures, la mère cria de son lit : « Jeanne… debout. Il faut faire la soupe pour la sœur, qui veut partir de bonne heure. » Jeanne se lève ; la soupe au lait de beurre est faite, mangée de bon appétit, et je quitte les bonnes gens qui m’avaient si bien accueilli.
Après avoir marché toute cette journée avec ardeur, je me trouvai le soir dans un village des environs de Vannes, où je reconnus que j’avais été trompé par des indications fausses ou mal comprises. Je couchai dans ce village, et le lendemain je traversai Vannes de très grand matin. Mon intention était toujours de gagner Rennes, d’où j’espérais arriver facilement à Paris ; mais, en sortant de Vannes, je fis une rencontre qui me décida de changer d’avis. Sur la même route, cheminait lentement une femme suivie d’un jeune enfant, et portant sur son dos une boîte de reliques, qu’elle montrait dans les villages, en chantant des complaintes, et vendant des bagues de saint Hubert ou des chapelets bénits. Cette femme me dit qu’elle allait à Nantes par la traverse. J’avais tant d’intérêt à éviter la grande route, que je n’hésitai point à suivre ce nouveau guide. Nantes me présentait d’ailleurs encore