Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

champ de bataille, avait été saisi, sans qu’il fît aucun effort pour se sauver, persuadé qu’il n’était pas coupable, et qu’il n’avait rien à craindre ; il s’élevait cependant contre lui des charges assez fortes : il n’avait pas pu rendre un compte exact des affaires qui l’amenaient dans le canton, attendu, me dit le faux paysan, qu’il faisait en ce moment la contrebande, puis on avait trouvé dans un buisson deux paires de pistolets, qu’on assurait y avoir été jetés par lui et par son commis, au moment où on les avait arrêtés ; enfin une femme assurait l’avoir vu, la semaine précédente, sur la route de Gand, avec les voyageurs qu’il prétendait n’avoir rencontrés que le matin de l’engagement avec les gendarmes.

» Dans ces circonstances, ajouta mon interlocuteur, il faut trouver moyen de prouver ;

» 1° Que Lemaire n’a quitté Lille que depuis trois jours, et qu’il y résidait depuis un mois ;

» 2° Qu’il n’a jamais porté de pistolets ;

» 3° Qu’avant de partir, il a touché de quelqu’un soixante louis.

» Cette confidence eût dû m’ouvrir les yeux