nus le paysan liégeois ; à Duhamel, à Chopine, à Calandrin et aux principaux chauffeurs. Le premier coup de main auquel je pris part eut lieu aux environs de Douai. La maîtresse de Duhamel, qui faisait partie de l’expédition, nous introduisit dans un château, où elle avait servi comme femme de chambre. Les chiens ayant été empoisonnés par un élagueur d’arbres employé dans la maison, nous n’attendîmes même pas pour exécuter notre projet, que les maîtres fussent couchés. Aucune serrure ne résistait à Calandrin. Nous arrivâmes dans le plus grand silence, à la porte du salon ; la famille, composée du père, de la mère, d’une grand-tante, de deux jeunes personnes et d’un parent en visite, faisait la bouillotte. On n’entendait que ces mots, répétés d’une voix monotone : Passe, tiens, je fais Charlemagne, quand Sallambier, tournant brusquement le bouton de la porte, parut, suivi de six hommes barbouillés de noir, le pistolet ou le poignard à la main. À cet aspect, les cartes tombèrent des mains à tout le monde ; les demoiselles voulurent crier : d’un geste, Sallambier leur imposa silence. Pendant qu’un des nôtres,
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