mon tour d’interrogatoire arriva, je déclarai me nommer Auguste Duval, né à Lorient, et j’ajoutai que mes papiers étaient restés à Rotterdam, au bureau de la marine hollandaise ; on ne répondit rien ; je me croyais tiré d’affaire. Lorsque les cent trois hommes qui se trouvaient à bord eurent été interrogés, on nous fit appeler à huit, en nous annonçant que nous allions être conduits au bureau des classes, pour y donner des explications ; ne m’en souciant pas du tout, je m’esquivai au détour de la première rue, et j’avais déjà gagné trente pas sur les gendarmes, quand une vieille femme qui lavait le devant de sa maison, me jeta son balai entre les jambes ; je tombai, les gendarmes arrivèrent, on me mit les menottes, sans préjudice de nombre de coups de crosse de carabine et de monture de sabre ; on m’amena ainsi garrotté devant le commissaire des classes qui, après m’avoir entendu, me demanda si je n’étais pas évadé de l’hôpital de Quimper. Je me vis pris, puisqu’il y avait danger pour Duval comme pour Vidocq. Je me décidai cependant pour le premier nom, qui présentait moins de chances défavorables que le second, puisque la route d’Ostende à Lorient
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