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CHAPITRE XIII.


Je revois Francine. — Ma réintégration dans la prison de Douai. — Suis-je ou ne suis-je pas Duval ? — Les magistrats embarrassés. — J’avoue que je suis Vidocq. — Nouveau séjour à Bicêtre. — J’y retrouve le capitaine Labbre. — Départ pour Toulon. — Jossas, admirable voleur. — Son entrevue avec une grande dame. — Une tempête sur le Rhône. — Le marquis de St-Amand. — Le bourreau du bagne. — Les voleurs du garde-meubles. — Une famille de chauffeurs.


Huit jours s’écoulèrent pendant lesquels je revis une seule fois le commissaire des classes. On me fit ensuite partir avec un transport de prisonniers, déserteurs ou autres, qui furent dirigés sur Lille. Il était bien à craindre que l’incertitude de mon identité ne vînt expirer dans une ville où j’avais séjourné si souvent : aussi, averti que nous y passerions, pris-je de telles précautions, que des gendarmes qui m’avaient déjà conduit précédemment ne me reconnurent pas ; mes traits cachés sous une épaisse couche de fange et de suie étaient en outre dénaturés par l’enflure factice de mes joues, presque aussi grosses que celles de l’ange qui, dans les fresques d’églises,