Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/377

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des rames, des perches, ou même des balles de coton. Mouillé à Castlane-Ter, le capitaine d’un brick américain, ayant entendu du bruit, monta sur le pont pour s’en rendre compte ; un canot s’éloignait : c’étaient des pirates, qui, en lui souhaitant le bonsoir, lui dirent qu’ils venaient d’enlever son ancre avec le câble. En s’entendant avec les watchmen, chargés de veiller la nuit sur les cargaisons, ils pillaient encore avec plus de facilité. Quand on ne pouvait pratiquer de semblables intelligences, on coupait les câbles des allèges, et on les laissait dériver jusqu’à ce qu’ils fussent parvenus dans un endroit où l’on pût se mettre à la besogne sans crainte d’être découvert. De petits bâtiments de charbon se sont trouvés ainsi déchargés en entier dans le cours d’une nuit. Le suif de Russie, que la difficulté de remuer les barriques énormes qui le contiennent semblait devoir protéger contre ces tentatives, n’était pas plus à l’abri, puisqu’on avait l’exemple de l’enlèvement nocturne de sept de ces barriques, qui pèsent entre trente et quarante quintaux.

Les chevau-légers pillaient également pendant la nuit, mais c’était principalement aux vaisseaux venant des Indes occidentales qu’ils