et, quittant un instant la société, je me rendis bientôt auprès d’elle, présumant bien qu’elle s’impatientait de ne pas nous voir revenir. Pauline était seule ; sa sœur était allé s’informer de ce qu’était devenue sa mère : elle rentra bientôt. – « Ah ! malheureuses que nous sommes, s’écria Pauline, avec un mouvement de désespoir. – Eh bien ! qu’y a-t-il donc ? lui dis-je. – Nous sommes perdues, me répondit-elle, le visage inondé de larmes : on en a transporté deux à l’hôpital ; ils ont les reins cassés ; un garde de nuit a été blessé, et le commandant de place vient de faire fermer la maison. Qu’allons-nous devenir ? où trouver un asile ? – Un asile, lui dis-je, on vous en trouvera toujours un ; mais la mère, où est-elle ? Thérèse m’apprit que la mère Thomas, d’abord emmenée au violon, venait d’être conduite à la prison de la ville, et qu’il était bruit qu’elle n’en serait pas quitte à bon marché.
Cette nouvelle me donna de sérieuses inquiétudes : la mère Thomas allait être interrogée, peut-être avait-elle déjà comparu au bureau de la place, ou chez le commissaire général de police :