Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/146

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belle : on ne sait pas ce qui peut arriver. Lebel va être jeté aux poissons ; il n’a pas besoin de passeport, et le sien m’irait à merveille.

L’idée me paraissait excellente : je ne craignais qu’une chose, c’était que Lebel n’eût déposé son portefeuille dans les bureaux de l’armateur. Je fus au comble de la joie, en le palpant sur sa poitrine ; aussitôt je m’en emparai sans être vu de personne, et quand on eut lancé à la mer les sacs de sable, dans lesquels, pour mieux les retenir à fond, on avait placé les cadavres, je me sentis soulagé d’un grand poids, en songeant que désormais j’étais débarrassé de ce Vidocq qui m’avait joué tant de mauvais tours.

Cependant, je n’étais pas encore complètement rassuré ; Dufailli, qui était notre capitaine d’armes, connaissait mon nom. Cette circonstance me contrariait : pour n’avoir rien à redouter de lui, je résolus de le déterminer à me garder le secret en lui faisant une fausse confidence. Inutile précaution : j’appelle Dufailli, je le cherche sur le brick, il n’y était pas ; je vais à bord de la Revanche, je cherche, j’appelle encore, point de réponse ; je descends dans la soute aux poudres, pas de Dufailli. Qu’est-il devenu ? Je monte à la cambuse : auprès