Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/160

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Les chefs véritables de cette association étaient dans l’ombre, et ne communiquaient pas leurs projets. Ils complotaient le renversement du despotisme, mais ils ne mettaient personne dans leur confidence. Il fallait que les hommes au moyen desquels ils espéraient que ce résultat s’accomplirait, fussent des conjurés à leur insu. Personne ne devait leur proposer de conspirer, mais ils devaient en trouver la force et la volonté dans leur propre situation. C’est en vertu de cette combinaison que les olympiens finirent par se recruter jusque dans les derniers rangs des armées tant de terre que de mer.

Un sous-officier ou un soldat marquait-il, par son instruction, par l’énergie de son caractère, par sa fermeté, par son esprit d’indépendance, les olympiens l’attiraient à eux, et bientôt il entrait dans cette confraternité, où l’on s’engageait, sous la foi du serment, à se donner les uns aux autres aide et protection. L’appui réciproque que l’on se promettait semblait être le seul lien de la société ; mais au fond il y avait une préméditation cachée. On savait, d’après une longue expérience, que sur cent individus admis, à peine dix obtiendraient un