Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/167

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lui donner les épaulettes ; on le nomma sergent, et les officiers, oubliant pour lui seul qu’il était sur les degrés inférieurs de la hiérarchie militaire, n’hésitèrent pas à l’admettre dans leur intimité. M. Bertrand était devenu véritablement l’oracle du corps ; il avait de l’esprit, une instruction très variée, et l’on était disposé à le trouver plus instruit et plus spirituel encore qu’il ne l’était. Quoi qu’il en fût, il ne tarda pas à se lier avec plusieurs olympiens, qui tinrent à singulier honneur de le présenter à leurs frères. M. Bertrand fut initié, et dès qu’il eut réussi à se mettre en communication avec les sommités de l’Olympe, il adressa des rapports au ministre de la police.

Ce que je viens de raconter de la société des olympiens et de M. Bertrand, je le tiens de M. Bertrand lui-même, et pour légitimer la vérité de mon récit, il ne sera peut-être pas superflu de dire par quelles circonstances il fut amené à me faire confidence de la mission dont il était chargé et à me révéler des particularités dont il est fait mention ici pour la première fois.

Rien de plus fréquent à Boulogne que le duel, dont la funeste manie avait gagné jusqu’aux